Gazette de l'infectiologie: journée mondiale contre l’hépatite
Mardi 22 Juillet 2025
28 juillet 2025 : Journée mondiale contre l'hépatite
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À l'occasion de la journée mondiale contre l'hépatite le 28 juillet 2025, retour sur l'une des plus problématiques, l'hépatite B, contre laquelle de nouveaux types de traitement sont actuellement développés.
Très contagieuse notamment par voie sexuelle, c'est l'une des maladies humaines les plus répandues, avec une estimation de 2 milliards de personnes infectées par le virus de l'hépatite B (VHB). Dans la plupart des cas, la maladie passe inaperçue, avec parfois quelques symptômes évoquant un état grippal au moment de la contamination, et la guérison se fait spontanément. Selon les chiffres de l'OMS en 2022, seulement 13 % des personnes infectées en avaient ainsi connaissance. Mais dans 5 à 10 % des cas chez l'adulte, l'hépatite B évolue vers une forme chronique, avec un risque de lésions graves du foie : fibrose, cirrhose et surtout cancer.
« Quand on détecte des marqueurs du VHB chez un patient tout juste dépisté, on va l'orienter vers une structure spécialisée pour faire un bilan plus poussé, avec notamment une échographie hépatique pour voir si le foie a été touché », décrit l'infectiologue Karine Lacombe. « En fonction de ces résultats, mais aussi de l'âge du patient et de son état de santé général, on décidera s'il faut entamer ou non un traitement ».
Deux grands axes thérapeutiques sont aujourd'hui utilisés : un interféron en injection sous-cutanée qui inactive le virus, et des antiviraux par voie orale qui bloquent la réplication du VHB. « Le problème, c'est qu'il s'agit de traitements dits suspensifs : ils ne guérissent pas de la maladie, mais permettent d'en limiter les effets, » reprend la chercheuse de l'Inserm. « Aujourd'hui, la recherche thérapeutique vise une véritable guérison fonctionnelle, permettant de se débarrasser du virus à vie ».
Les espoirs se tournent notamment vers le bépirovirsen, une molécule développée par le laboratoire GSK, actuellement en essai clinique de phase 3. De quoi espérer, si ces essais s'avèrent concluants, une mise sur le marché dans les années à venir.
En attendant, Karine Lacombe rappelle l'importance d'un dépistage de l'hépatite B au moins une fois dans sa vie. « En France, la vaccination n'est obligatoire pour les nourrissons que depuis 2018. Ainsi, seul 30 à 40 % du reste de la population est vacciné ». Le pays compte environ 280 000 porteurs chroniques de la maladie, causant quelque 1500 décès par an dans l'hexagone.
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À l'occasion de la journée mondiale contre l'hépatite le 28 juillet 2025, retour sur l'une des plus problématiques, l'hépatite B, contre laquelle de nouveaux types de traitement sont actuellement développés.
Très contagieuse notamment par voie sexuelle, c'est l'une des maladies humaines les plus répandues, avec une estimation de 2 milliards de personnes infectées par le virus de l'hépatite B (VHB). Dans la plupart des cas, la maladie passe inaperçue, avec parfois quelques symptômes évoquant un état grippal au moment de la contamination, et la guérison se fait spontanément. Selon les chiffres de l'OMS en 2022, seulement 13 % des personnes infectées en avaient ainsi connaissance. Mais dans 5 à 10 % des cas chez l'adulte, l'hépatite B évolue vers une forme chronique, avec un risque de lésions graves du foie : fibrose, cirrhose et surtout cancer.
« Quand on détecte des marqueurs du VHB chez un patient tout juste dépisté, on va l'orienter vers une structure spécialisée pour faire un bilan plus poussé, avec notamment une échographie hépatique pour voir si le foie a été touché », décrit l'infectiologue Karine Lacombe. « En fonction de ces résultats, mais aussi de l'âge du patient et de son état de santé général, on décidera s'il faut entamer ou non un traitement ».
Deux grands axes thérapeutiques sont aujourd'hui utilisés : un interféron en injection sous-cutanée qui inactive le virus, et des antiviraux par voie orale qui bloquent la réplication du VHB. « Le problème, c'est qu'il s'agit de traitements dits suspensifs : ils ne guérissent pas de la maladie, mais permettent d'en limiter les effets, » reprend la chercheuse de l'Inserm. « Aujourd'hui, la recherche thérapeutique vise une véritable guérison fonctionnelle, permettant de se débarrasser du virus à vie ».
Les espoirs se tournent notamment vers le bépirovirsen, une molécule développée par le laboratoire GSK, actuellement en essai clinique de phase 3. De quoi espérer, si ces essais s'avèrent concluants, une mise sur le marché dans les années à venir.
En attendant, Karine Lacombe rappelle l'importance d'un dépistage de l'hépatite B au moins une fois dans sa vie. « En France, la vaccination n'est obligatoire pour les nourrissons que depuis 2018. Ainsi, seul 30 à 40 % du reste de la population est vacciné ». Le pays compte environ 280 000 porteurs chroniques de la maladie, causant quelque 1500 décès par an dans l'hexagone.