Gazette de l'infectiologie: Journée nationale contre l'herpès

Vendredi 21 Novembre 2025

21 novembre 2025 : Journée nationale contre l'herpès

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L'herpès ne se réduit pas au simple bouton de fièvre. Ce terme recouvre en réalité une famille de virus, appelée les « herpèsvirus ». Huit d'entre eux cohabitent avec l'humain, depuis la nuit des temps. Ils provoquent différentes infections chroniques, plus ou moins graves. Le point avec le Pr Sophie Alain, médecin virologue au CHU de Limoges et coordinatrice du Centre national de référence des herpèsvirus.
Trois herpèsvirus se manifestent par des vésicules cutanées ou muqueuses. « Le virus herpès simplex 1 donne le bouton d'herpès labial et son cousin proche, l'herpès simplex 2, l'herpès génital. Quant au virus varicelle-zona (VZV), il est responsable de la varicelle chez l'enfant et, une fois réactivé, du zona chez le sujet âgé. » Ces trois-là engendrent parfois des atteintes du cerveau ou des méningites. Ces infections se traitent avec des antiviraux.
Les autres herpèsvirus agissent dans tout le corps. Le virus d'Epstein-Barr est ainsi responsable de la mononucléose infectieuse ou « maladie du baiser » et, rarement, de cancers de la sphère ORL ou de  lymphomes. De son côté, le cytomégalovirus (CMV) « est la première cause virale d'infection congénitale malformative. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande désormais son dépistage systématique au premier trimestre de grossesse. » Quant aux herpèsvirus de types 6 et 7, ils donnent la roséole infantile, une maladie bénigne. Enfin, le huitième « est l'agent du sarcome de Kaposi, un cancer de la peau et des muqueuses observé notamment chez les patients atteints du SIDA. »
Le point commun des herpèsvirus ? « Après la première infection, ils restent dans l'organisme de manière silencieuse, échappant au système immunitaire, et se réactivent à la faveur d'un stress, d'une immunodépression, d'une exposition au soleil, d'une agression de l'organisme ou d'une surinfection par un autre virus. » Si la plupart des personnes infectées développent peu ou pas de symptômes, certaines risquent des formes très graves : les immunodéprimés et les nouveau-nés infectés in utero. Se laver souvent les mains et garder ses distances avec les publics fragiles restent la meilleure prévention. Contre la varicelle et le zona, il existe en plus des vaccins sûrs et efficaces.


Un grand merci au professeur Sophie ALAIN.


Ce reportage vous a été proposé par la Société
de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
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