Gazette de l'infectiologie: journée mondiale contre la rage

Dimanche 28 Septembre 2025

28 septembre 2025 : Journée mondiale contre la rage

Voir le document au format pdf
 

Retour au sommaire de la Gazette de l'Infectiologie

La rage est une maladie virale, mortelle si elle n'est pas stoppée à temps. Présente encore aujourd'hui dans plus de 150 pays, mieux vaut s'en prévenir et réagir rapidement en cas d'exposition.

La rage s'attrape par morsure, griffure ou léchage d'une peau abimée par un chien le plus souvent, mais aussi d'autres mammifères (chat, chauve-souris, singe, etc.) infectés par un Lyssavirus. Une fois introduit dans le corps humain, le virus met en moyenne un à deux mois pour atteindre le cerveau, où il provoque une grave inflammation.

Perrine Parize, infectiologue et responsable adjointe du Centre national de référence de la rage à l'Institut Pasteur, précise : « La rage provoque alors une encéphalite, qui est fatale dans presque tous les cas une fois les signes cliniques déclarés ». Après des troubles neurologiques sévères, avec phobie de l'eau, hypersalivation et/ou paralysie, le décès survient en quelques jours. Il n'existe aucun traitement curatif.

En revanche, la vaccination avant et même après l'exposition – si le virus n'a pas encore atteint le cerveau – est très efficace. « Si elle est effectuée dans les délais, on stoppe la progression du virus et on le neutralise dans 100 % des cas et on évite la maladie. Il n'y a alors aucun symptôme en lien avec l'exposition au virus. » Pour les voyageurs, les expatriés et les professionnels au contact d'animaux, une vaccination préventive peut être proposée. Elle comprend deux doses de vaccin Rabique Pasteur® ou Rabipur® et coûte environ 100-150 €. « En post-exposition, le vaccin est pris en charge intégralement en France, mais il ne peut être délivré que dans les centres antirabiques. »

En France, « nous sommes indemnes de la rage des mammifères terrestres (à l'exception des chauves-souris) depuis 25 ans » rassure la Dre Parize. Il n'y donc pas de risque sur notre territoire et aucune indication à une vaccination antirabique après une morsure ou une griffure dans la plupart des cas.
Attention néanmoins aux expositions aux chauve-souris, aux animaux importés illégalement et aux expositions en Guyane : dans ces situations, un avis doit être pris dans un centre antirabique.
Dans le monde
, la rage tue encore plusieurs dizaines de milliers de personnes par an, principalement en Asie et en Afrique. Elle peut également toucher les voyageurs mordus ou griffés dans ces pays, avec des alertes récentes au Maghreb.

La règle de base à respecter : « on ne touche jamais un animal sauvage, ni domestique, dans les pays où la rage du chien circule encore, même s'il paraît amical. » 

En cas d'exposition à l'étranger, la première urgence est « de nettoyer la plaie immédiatement et abondamment, pendant 15 minutes à l'eau et au savon, de la désinfecter et de consulter auprès d'un centre antirabique ».

Au-delà de la rage, toute morsure d'animal nécessite des soins locaux, un rappel antitétanique et parfois des antibiotiques. Les enfants étant particulièrement exposés, voici un guide pour leur apprendre à éviter les morsures.
Retour à la liste