Gazette de l'Infectiologie: Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques

Du Mardi 18 Novembre 2025 au Lundi 24 Novembre 2025
18-24 novembre 2025 : Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques

Voir le document au format pdf
 

Retour au sommaire de la Gazette de l'Infectiologie

Mieux prescrire les antibiotiques, notamment pour lutter contre l'inquiétant problème de l'antibiorésistance, passe aussi par une réflexion à avoir sur la durée idéale du traitement.
Tout juste un mois avant cette semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, l'OMS publiait un rapport estimant qu'une infection bactérienne sur six dans le monde présentait désormais une résistance aux antibiotiques, soit 40 % de plus qu'en 2018. Ce phénomène, l'antibiorésistance, constituerait selon la même OMS « l'une des plus grandes menaces pour la santé publique mondiale ». La lutte passe avant tout par le fait de réduire au maximum l'utilisation d'antibiotiques lorsqu'ils ne sont pas nécessaires, comme lors d'une infection virale par exemple, mais aussi par la durée de leur prescription.
« Cela fait une dizaine d'années que cette question se pose, mais cela prend beaucoup de temps pour mettre en place des études sérieuses, contrôlées, qui montrent que l'on peut diminuer la durée de traitement pour telle pathologie sans risque pour le patient », explique l'infectiologue Sylvain Diamantis, chef du service de Maladies infectieuses et tropicales du groupe hospitalier Sud Île-de-France. Ces dernières années, les résultats de telles études commencent à tomber : en 2021, l'une démontre ainsi la possibilité de traiter les pneumonies aiguës en trois jours au lieu de huit, quand en 2024 une autre prouve que l'on peut diviser par deux la durée du traitement contre les bactériémies, sans impact sur la guérison.
« C'est un atout sur le front de la lutte contre l'antibiorésistance, mais c'est aussi un bénéfice direct pour les patients, qui sont alors exposés moins longtemps à des molécules parfois toxiques pour l'organisme, avec des effets secondaires, et qui attaquent sans distinction leur microbiote » reprend Sylvain Diamantis. Mais l'infectiologue mesure aussi tout le chemin restant à parcourir, avec quantité d'études similaires à mener sur d'autres traitements et un indispensable travail de pédagogie. « Pour un médecin, il peut être tentant de prolonger un traitement par sécurité. Du côté des patients, il faut aussi faire passer le message qu'un traitement court peut suffire à éliminer la bactérie en cause, même si les symptômes continuent encore plusieurs jours après ». Un travail de longue haleine, alors que la France reste l'un des plus gros consommateurs européens d'antibiotiques.

Un grand merci au docteur Sylvain DIAMANTIS.


Ce reportage vous a été proposé par la Société
de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
Retrouvez plus d'articles sur le site
/fr/,
onglet « Pour le grand public ».
Retour à la liste