Journée mondiale contre la rage

28 septembre 2022 : Journée mondiale contre la rage

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Malgré un traitement efficace et plusieurs pays – dont la France – indemnes de la rage, le virus continue de causer des dizaines de milliers de morts chaque année dans le monde.
« Une fois contaminé, le pronostic est redoutable » lâche l'infectiologue rémois Christophe Strady. Mis à part quelques cas rarissimes de guérison avec séquelles, l'apparition des premiers symptômes de la rage (des troubles neurologiques liés à une inflammation du cerveau) annonce en effet un décès inexorable.
Malgré l'extrême dangerosité du virus de la rage, quelques éléments sont pourtant rassurants. Tout d'abord, la France métropolitaine est officiellement « indemne de rage transmise par les mammifères terrestres non-volants » depuis 2001. Autrement dit, les renards, réservoirs historiques de la rage en Europe de l'Ouest, ont été traités avec succès par de vastes campagnes de vaccination à l'aide d'appâts vaccinaux. « À part en Guyane où circule encore la rage, les principaux contextes à risque aujourd'hui en France sont les retours de voyage, l'importation illégale d'animaux, et l'exposition à une morsure de chauve-souris, seul réservoir connu en France métropolitaine » liste Christophe Strady.
Et même après une morsure, tout n'est pas perdu : il faut laver la plaie à l'eau et au savon puis consulter. Certaines expositions à risque nécessitent une consultation dans un centre antirabique, qui pourra mettre en place un traitement post-exposition consistant en plusieurs injections de vaccin antirabique, voire l'injection d'immunoglobulines spécifiques. « Le délai d'incubation est heureusement très long, de 20 à 90 jours, ce qui laisse le temps de développer une protection immunitaire grâce au vaccin » explique l'infectiologue rémois.
Ailleurs dans le monde par contre, et malgré ces outils efficaces, la rage continue de faire des ravages. La maladie cause environ 59 000 décès chaque année dans le monde, principalement en Afrique et en Asie, pour un coût de lutte estimé à 8,6 milliards de dollars annuels. « Ce sont majoritairement les chiens qui sont à l'origine de ces contaminations dans le monde, rappelle Christophe Strady, donc si on veut éradiquer la rage, il faut mettre en place des campagnes de vaccination sur ces animaux en priorité. » Un défi encore loin d'être relevé pour espérer atteindre l'objectif porté par l'OMS : qu'il n'y ait plus aucun décès lié la rage à partir de 2030.